Kigali Kinshasa, 4 juillet 2025
Dans une déclaration inattendue, le président rwandais Paul Kagame a levé le voile ce vendredi sur un arrangement politique confidentiel qui aurait scellé l’issue de l’élection présidentielle de 2018 en République démocratique du Congo. Cette révélation, faite lors d’une conférence de presse dans la capitale rwandaise, relance le débat sur la légitimité du pouvoir en place à Kinshasa.
Selon Paul Kagame, les discussions qui ont conduit à l’alternance entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi ne se sont pas limitées à une simple passation de pouvoir démocratique. Un accord secret, négocié dans l’ombre, aurait en réalité permis de stabiliser une situation électorale controversée.
Le président rwandais a indiqué que plusieurs dirigeants africains de premier plan avaient été associés à ce processus, notamment les présidents du Kenya, d’Égypte et d’Afrique du Sud, qui auraient joué un rôle de médiateurs ou de garants pour cet arrangement visant à éviter une crise post-électorale majeure.
Paul Kagame a aussi évoqué les raisons qui auraient poussé Joseph Kabila à accepter ce compromis. L’ancien chef d’État congolais, a-t-il expliqué, cherchait à assurer la sauvegarde de ses intérêts politiques et économiques après son retrait de la présidence, espérant ainsi maintenir une influence sur la scène politique par le biais de sa coalition, le FCC.
Cette sortie intervient alors que les relations entre Kigali et Kinshasa restent tendues, notamment autour des accusations faites au Rwanda de soutenir les rebelles du M23 dans l’Est congolais. Certains observateurs voient dans cette annonce un moyen de faire pression sur le gouvernement congolais ou de peser dans les négociations régionales.
À ce jour, aucune réaction officielle n’a été communiquée par les autorités congolaises. Dans les cercles proches du pouvoir, cette révélation est perçue comme une manœuvre politique visant à déstabiliser le président Tshisekedi.
Contexte : Les élections présidentielles de 2018 avaient été vivement contestées, avec de nombreuses accusations de fraude et d’opacité. Plusieurs rapports d’observateurs internationaux et de la société civile, dont la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), avaient remis en question la transparence du scrutin, estimant que le véritable gagnant aurait été Martin Fayulu. L’alliance entre Tshisekedi et Kabila aurait ainsi permis de calmer les tensions et d’éviter un conflit majeur.