RDC : les combats avec le M23 se poursuivent malgré des pourparlers fragiles à Nairobi


Goma, 26 juin 2025 — Alors que les combats entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et le mouvement rebelle du M23 se poursuivent dans les territoires de Rutshuru et Masisi, les efforts diplomatiques pour ramener la paix dans l’Est du pays peinent à produire des résultats concrets. Les pourparlers de Nairobi, relancés début juin sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), n’ont toujours pas permis de décrisper la situation militaire sur le terrain.

Une situation humanitaire alarmante

Les derniers affrontements dans la région de Kanyabayonga ont forcé plus de 45 000 civils à fuir leurs villages en moins d’une semaine. Les déplacés affluent vers les camps improvisés autour de Goma, où les conditions humanitaires sont déplorables : manque d’eau, surpopulation, insécurité, et épidémies sont signalés par plusieurs ONG comme Médecins Sans Frontières et le CICR.

« Nous assistons à une véritable catastrophe humaine. Il est urgent que les hostilités cessent pour permettre l’accès humanitaire aux zones affectées, » déclare un responsable de l’OCHA à Goma.

Des pourparlers sous tension

Les négociations de Nairobi impliquent des représentants du gouvernement congolais, des membres de la société civile et des médiateurs régionaux, mais l’absence du M23 à la table des discussions reste un obstacle majeur. Le groupe rebelle, considéré comme soutenu par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens, continue d’exiger un dialogue direct avec le gouvernement — une condition que Kinshasa refuse toujours catégoriquement.

« Nous ne pouvons pas dialoguer avec une organisation armée classée comme terroriste, » a insisté le ministre congolais de la Communication, Patrick Muyaya.

Pressions régionales et internationales

La diplomatie ougandaise et kenyane tente de sauver le processus. Le président kényan William Ruto a proposé une nouvelle feuille de route, incluant un cessez-le-feu immédiat, un retrait des combattants du M23, et une intégration progressive des groupes armés dans un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).

De son côté, la communauté internationale accentue la pression. Les États-Unis, via l’envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, ont appelé à des sanctions ciblées contre les responsables du conflit si les hostilités ne cessent pas rapidement. Le Conseil de sécurité de l’ONU envisage également une résolution pour soutenir une mission régionale de maintien de la paix.


Conclusion : un conflit enlisé dans une impasse diplomatique

À ce jour, le conflit du M23 reste l’un des plus graves en RDC, mêlant enjeux géopolitiques, tensions ethniques, et lutte pour les ressources. Tant que le dialogue direct reste bloqué et que les combats se poursuivent, la paix dans l’Est du Congo demeure un horizon lointain.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *