Vendredi 18 juillet 2025
En République démocratique du Congo, les tensions restent vives dans l’Est du pays. Le mouvement rebelle M23-AFC (Alliance du Fleuve Congo) accuse ce vendredi les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par des troupes burundaises et les miliciens locaux Wazalendo, de progresser vers la ville stratégique de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Selon un communiqué diffusé par le M23-AFC, cette progression passerait par la localité de Nzibira, située dans le territoire de Walungu, au sud de Bukavu. Le groupe rebelle voit dans ces mouvements une volonté claire de l’armée congolaise et de ses alliés d’ouvrir un nouveau front dans une région jusqu’ici relativement épargnée par les combats.
Une réponse à l’impasse de Doha ?
Le M23-AFC justifie la reprise de ses activités militaires par l’échec des pourparlers de paix organisés à Doha, au Qatar, où aucune avancée concrète n’a été enregistrée selon le mouvement. Face à ce blocage diplomatique, les rebelles affirment avoir été contraints de revenir à une stratégie militaire.
« Après avoir constaté la mauvaise foi du gouvernement congolais dans les négociations, nous avons repris l’option militaire pour nous faire entendre », avait déclaré un porte-parole du mouvement plus tôt dans la semaine.
Autres mouvements signalés à Lubero et Pinga
Le M23-AFC affirme également que les FARDC, en parallèle de leur avancée vers Bukavu, consolident leurs positions à Lubero (Nord-Kivu) ainsi qu’à Pinga, une localité située plus au nord. Ces informations, pour l’heure invérifiables de manière indépendante, laissent présager un élargissement des zones de tension dans l’est de la RDC.
Du côté des FARDC, aucune réaction officielle n’a encore été publiée concernant ces accusations. Cependant, une source militaire contactée à Goma évoque des « mouvements de sécurisation » dans les zones mentionnées, sans donner plus de détails.
Le spectre d’un embrasement régional
La situation reste extrêmement volatile dans la région des Grands Lacs. La présence de l’armée burundaise aux côtés des FARDC et des groupes armés locaux Wazalendo inquiète certains observateurs, qui redoutent une régionalisation accrue du conflit.
Pour rappel, Bukavu, située sur la frontière avec le Rwanda, est une ville hautement stratégique et symbolique. Une avancée rebelle vers cette agglomération de plus d’un million d’habitants représenterait une escalade majeure dans le conflit.
Les appels à la désescalade et à la reprise des discussions politiques se multiplient, alors que les populations civiles paient déjà un lourd tribut aux combats dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.