Par Berm’s Bamba de voiceofcongo– 17 juillet 2025
Le Rwanda vient de franchir un cap majeur dans la quête de paix en Afrique centrale. Réuni en Conseil des ministres ce mercredi 16 juillet à Urugwiro Village, le gouvernement rwandais a validé le projet de loi portant ratification de l’accord de paix signé avec la République démocratique du Congo (RDC) le 27 juin dernier à Washington. Une étape décisive, saluée à la fois sur le plan régional et international, dans un contexte de tensions persistantes à l’Est de la RDC.
Fruit de plusieurs mois de négociations discrètes et de pressions diplomatiques, cet accord a été conclu sous la médiation des États-Unis, avec pour objectif la désescalade des hostilités et la mise en place d’un cadre de coopération sécuritaire et économique entre Kigali et Kinshasa. Les deux voisins, longtemps en froid, s’étaient accusés mutuellement de soutenir des groupes armés opérant dans la région, notamment le M23.
Dans son communiqué officiel, le gouvernement rwandais qualifie l’accord de « moment clé » dans la recherche de solutions durables aux défis sécuritaires dans la région des Grands Lacs. Kigali insiste également sur sa volonté de s’inscrire dans une dynamique d’intégration régionale, à travers la paix, la stabilité et la coopération économique.
« Le Rwanda reste déterminé à mettre en œuvre cet accord et attend avec intérêt la conclusion des discussions de Doha », peut-on lire dans le texte publié à l’issue du Conseil des ministres. Le gouvernement en a aussi profité pour souligner le rôle complémentaire joué par les pourparlers de Doha, facilités par le Qatar avec le soutien de l’Union africaine.
Un signal fort aux partenaires internationaux
Avec cette ratification, Kigali envoie un signal politique fort à ses partenaires régionaux et internationaux : celui d’un engagement pour une solution pacifique, concertée et durable. Une décision qui pourrait changer la donne dans une région marquée depuis des décennies par des conflits à répétition, des déplacements massifs de population et une instabilité chronique.
Toutefois, la réussite de cet accord dépendra moins des signatures diplomatiques que de la capacité des deux États à traduire leurs engagements en actes concrets. Le désarmement des groupes armés, le retour des déplacés, la coopération militaire transfrontalière et la reconstruction des zones affectées seront les véritables tests de la sincérité des deux parties.
Reste à voir si Kinshasa emboîtera rapidement le pas à Kigali en ratifiant à son tour l’accord au Parlement, et si les mécanismes de suivi prévus seront suffisamment robustes pour éviter les écueils du passé.
Ce geste du Rwanda marque-t-il un véritable tournant ou une manœuvre diplomatique de plus dans un jeu régional complexe ? Le temps, et surtout les faits sur le terrain, en décideront.