Doha, 17 juillet 2025
Le ministre qatari d’État aux Affaires intérieures, Cheikh Abdulaziz ben Faisal ben Mohammed Al Thani, a tenu des entretiens séparés avec les ministres de l’Intérieur du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC), dans un contexte diplomatique sensible marqué par la poursuite des négociations de paix à Doha entre Kinshasa et la rébellion de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23).
Ces rencontres diplomatiques ont eu lieu en marge du processus de médiation engagé par le Qatar, avec le soutien des États-Unis, en vue de mettre fin à la crise sécuritaire dans l’est de la RDC. Cette région, en proie à des conflits armés depuis plusieurs décennies, est aujourd’hui fortement déstabilisée par l’offensive de l’AFC/M23, un groupe rebelle que Kinshasa accuse d’être appuyé par Kigali — une accusation que le Rwanda continue de rejeter.
Selon un communiqué officiel du ministère qatari de l’Intérieur, les discussions ont porté sur la coopération sécuritaire bilatérale, mais aussi sur les efforts communs pour favoriser la stabilité régionale. Bien que les détails des échanges restent confidentiels, ces réunions s’inscrivent dans une démarche plus large de désescalade diplomatique et de facilitation des négociations directes entre les différentes parties impliquées dans le conflit.
Le choix de Doha comme cadre des pourparlers n’est pas anodin. Le Qatar, fort de son expérience dans la médiation de conflits internationaux, entend jouer un rôle actif dans la résolution pacifique de cette crise qui menace non seulement la stabilité de la RDC, mais aussi celle de toute la région des Grands Lacs.
Les pourparlers en cours entre Kinshasa et l’AFC/M23 visent notamment à obtenir un cessez-le-feu durable, le retrait des forces rebelles des zones occupées, ainsi que le retour sécurisé des populations déplacées. La participation active du Qatar à cette initiative est perçue par plusieurs observateurs comme une tentative de briser l’impasse diplomatique entre la RDC et le Rwanda.
En accueillant à la fois les autorités congolaises et rwandaises, le Qatar cherche à établir un pont entre les deux capitales et à encourager une solution négociée, dans un climat de méfiance persistante. Les prochaines semaines seront déterminantes pour mesurer l’efficacité de cette médiation discrète, mais ambitieuse.