RDC–Rwanda : Une déclaration de principes signée à Doha, un tournant majeur vers un accord global de paix
Doha, 19 juillet 2025
Représentant la République démocratique du Congo (RDC) dans les pourparlers de paix organisés à Doha (Qatar), le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a affirmé que les intérêts fondamentaux de la Nation ont été pleinement pris en compte dans la déclaration de principes récemment signée avec la partie rwandaise. Cette déclaration marque une étape cruciale dans le processus de négociation engagé depuis plusieurs mois, sous l’égide du Qatar et avec le soutien de partenaires internationaux.
Une avancée diplomatique saluée
S’exprimant sur les ondes de Radio Okapi ce samedi 19 juillet, Jacquemain Shabani a déclaré :
« Après plusieurs jours de négociations autour de la déclaration de principes, il faut reconnaître que la délégation de la République démocratique du Congo a su garantir les intérêts de la République en plaçant au cœur des échanges la situation des populations vivant dans les territoires occupés. »
Il a également souligné que les questions liées à la souveraineté nationale, à l’intégrité territoriale et à la restauration de l’autorité de l’État figurent de manière explicite dans le document signé.
La déclaration de principes ouvre désormais une pause de dix jours, à l’issue de laquelle les délégations de la RDC et du Rwanda, ainsi que les représentants du groupe M23/AFC, se retrouveront à nouveau à Doha pour entamer la rédaction d’un accord global de paix, dont la finalisation est prévue au plus tard le 18 août 2025.
Soutien international
La signature de cette déclaration a été largement saluée par la communauté internationale. Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique auprès des États-Unis, a qualifié ce texte de « pierre angulaire » vers une solution pacifique et durable. Il a insisté sur la nécessité de garantir le retour sécurisé des personnes déplacées, la responsabilité des parties engagées, ainsi qu’un renforcement de la gouvernance inclusive et de la présence étatique dans les zones concernées.
En Belgique, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Maxime Prévôt a également salué l’initiative, tout en encourageant les signataires à respecter leurs engagements avec sincérité. Il a particulièrement souligné le rôle moteur joué par le Qatar dans la facilitation de ce processus.
Du côté continental, l’Union africaine, par la voix de Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission, a reconnu dans un communiqué que cette déclaration constitue une avancée significative pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
Des enjeux encore sensibles
Malgré cette avancée diplomatique, plusieurs points restent à clarifier dans les négociations à venir. Le contenu précis de la déclaration ne détaille pas encore les modalités de retrait effectif du M23 des zones occupées, ni les dispositions concrètes pour le rétablissement des services publics, la réconciliation communautaire, ou encore la prise en charge des victimes du conflit.
La vigilance reste donc de mise, notamment sur le plan de la mise en œuvre de cette feuille de route et du respect des échéances fixées par la médiation qatarie.
En résumé
- Lieu : Doha, Qatar
- Date : Signature le 19 juillet 2025
- Acteurs principaux : RDC, Rwanda, M23, médiation qatarie
- Objectif : Élaboration d’un accord global de paix d’ici le 18 août 2025
- Prochaine étape : Reprise des pourparlers dans 10 jours à Doha
- Points clés du texte : Souveraineté, retour des déplacés, intégrité du territoire, autorité de l’État
Une opportunité à saisir
La déclaration de Doha offre une fenêtre historique pour mettre fin à l’un des conflits les plus complexes et meurtriers de l’Est de la RDC. Pour qu’elle ne reste pas un simple engagement sur papier, elle devra être suivie d’actes concrets, d’un véritable engagement des parties impliquées, et d’un accompagnement soutenu de la communauté internationale.
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