Bunia : vive inquiétude après la noyade de deux enfants dans la rivière Ngezi

Bunia, 17 juillet 2025 — La ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, est une nouvelle fois endeuillée. Deux enfants ont perdu la vie, mercredi 16 juillet, après avoir été emportés par les eaux en furie de la rivière Ngezi, à la suite de fortes pluies qui s’abattent sans répit sur la région depuis plusieurs jours.

Le drame s’est déroulé en début d’après-midi. Selon les témoignages recueillis par la Protection civile, l’un des enfants aurait tenté de récupérer ses babouches tombées près du bord de la rivière. Son frère cadet, inquiet, aurait tenté de lui porter secours. Malheureusement, tous deux ont été emportés par un courant soudainement devenu très puissant à cause des précipitations récentes. Leurs corps sans vie ont été retrouvés quelques heures plus tard par les services de secours et remis à leur famille, a confirmé Robert Ndjalonga, coordonnateur provincial de la Protection civile.

Cette double noyade ravive un climat d’inquiétude grandissant dans la ville. En moins de dix jours, cinq enfants ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. En effet, la semaine précédente, trois enfants déplacés vivant sur le site de Kigonze avaient également succombé aux crues, accentuant le sentiment d’impuissance face à la montée des eaux.

« Nous appelons une fois de plus les parents à redoubler de vigilance, surtout en cette saison des pluies où les rivières deviennent des pièges mortels pour les enfants », a insisté Robert Ndjalonga, appelant à une responsabilité collective pour prévenir d’autres pertes humaines.

Outre les pluies diluviennes, ces drames mettent en lumière la précarité des conditions de vie de nombreuses familles à Bunia, notamment celles des déplacés internes. Le manque d’infrastructures de protection, l’accès limité à des abris sécurisés et la proximité dangereuse de certaines habitations avec des zones à risque rendent la situation encore plus critique.

Face à la répétition de ces tragédies, les autorités locales, les organisations humanitaires et les communautés elles-mêmes sont appelées à renforcer les dispositifs d’alerte, de sensibilisation et de protection, particulièrement à l’égard des enfants qui, en raison de leur vulnérabilité, paient souvent le plus lourd tribut.

En attendant une réponse structurelle à long terme, la vigilance individuelle demeure l’ultime barrière face à ces drames évitables, dont la fréquence ne cesse d’augmenter avec les dérèglements climatiques.

— Elias Lwayivweka, pour Newslineinfos

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