RDC-FLASH Un gouverneur à été  par le gouvernement congolais suspendu après avoir dit des choses sur sur Joseph  Kabila et Corneille Nangaa

Suspension du Gouverneur du Haut-Katanga après des propos explosifs sur Kabila et Nangaa – un intérimaire désigné

Le gouvernement congolais a suspendu, le mardi 16 juillet 2024, le Gouverneur de la province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, à la suite de déclarations publiques jugées « séditieuses » et hautement sensibles. La décision a été rendue officielle par le Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires Coutumières, Peter Kazadi. Elle marque un tournant majeur dans la gestion politique de cette province stratégique du sud-est de la République démocratique du Congo.

Les propos en question ont été révélés par le Secrétaire général à l’Intérieur, Jean-Robert Niankula, qui a transmis une correspondance au ministre Peter Kazadi. Selon cette lettre, Jacques Kyabula aurait affirmé avoir « travaillé sur instruction de Joseph Kabila en vue de déstabiliser le pays, avec la complicité de Corneille Nangaa », ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Ces aveux, s’ils sont confirmés, pourraient avoir des implications politiques et judiciaires considérables.

Le Vice-Premier Ministre Peter Kazadi a qualifié ces déclarations de « très graves » et justifiant, à elles seules, la mise à l’écart immédiate du gouverneur concerné. Le gouvernement veut ainsi permettre aux institutions judiciaires, notamment la Cour constitutionnelle, de mener les enquêtes nécessaires en toute sérénité. Il s’agit, selon Kazadi, de préserver la stabilité institutionnelle dans le Haut-Katanga.

Pour assurer la continuité de l’administration provinciale, le ministre de l’Intérieur a désigné Jean-Claude Kamfwa Kimimba comme gouverneur intérimaire. Ce dernier était jusque-là Vice-gouverneur de la province. Sa désignation intervient dans un contexte tendu, puisque lui-même a été récemment la cible d’un acte de violence troublant : un enlèvement.

En effet, Jean-Claude Kamfwa avait été kidnappé à Lubumbashi par un groupe d’hommes armés, qui l’auraient forcé à signer une lettre de démission sous la contrainte. Après avoir été relâché, il a formellement rejeté cette démission qu’il juge illégitime et obtenue dans des circonstances violentes et illégales. Ce fait, encore non élucidé, avait suscité l’indignation de plusieurs acteurs politiques et de la société civile.

La suspension de Jacques Kyabula intervient dans un climat politique où les tensions internes refont surface, notamment autour de l’héritage politique de l’ancien président Joseph Kabila. Ce dernier reste influent dans certaines régions du pays, en particulier dans le Grand Katanga. L’implication supposée de Corneille Nangaa, une figure déjà controversée du processus électoral, ajoute une dimension nationale à cette affaire provinciale.

Alors que l’instruction du dossier est entre les mains de la Cour constitutionnelle, les regards sont désormais tournés vers les développements à venir. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la volonté affichée par le gouvernement Tshisekedi de lutter contre les réseaux de déstabilisation internes, quels qu’en soient les acteurs, et d’asseoir davantage son autorité sur l’ensemble du territoire national.

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